Le fonctionnement de l’usine SINERGIE, confié à un prestataire dans le cadre d’un contrat d’exploitation depuis le 1er janvier 2021, s’articule autour de 4 grandes étapes qui permettent de réaliser une valorisation énergétique et matière optimale.

Fonctionnement

Survolez les chiffres 1,2,3 et 4 sur le schéma pour connaitre les étapes du traitement et de la valorisation des déchets !
Élimination des déchets par autocombustion Destruction des boues de stations d'épuration Production d'électricité et de chaleur Dépollution des fumées

Élimination des déchets par autocombustion

  • Les déchets sont brûlés dans les deux fours de l’usine au minimum à 850 °C, cette température permettant de garantir une combustion totale des déchets. Les fours sont pilotés par des automates.
  • Les résidus de déchets issus des fours sont valorisés (mâchefers, ferrailles).

Destruction des boues de stations d’épuration

Les boues issues des usines de dépollution des eaux usées sont pulvérisées avec de l’air au niveau des fumées issues des fours.

Production d’électricité et de chaleur

  • Au sein de la chaudière de chaque ligne d’incinération, la chaleur issue des fumées est transférée à un circuit d’eau qui se transforme alors en vapeur sous pression.
  • Cette vapeur fait tourner un turboalternateur qui génère de l’électricité. Elle permet également de chauffer le circuit d’eau du réseau de chaleur urbain par l’intermédiaire d’échangeurs thermiques.

Dépollution des fumées

  • Les fumées issues de l’autocombustion des déchets sont dépolluées par un traitement sec.
  • Des analyses en continu sont menées sur les rejets à l’atmosphère afin de vérifier leur innocuité sur l’environnement et la santé des personnes.

Cette modernisation est le résultat d’une responsabilité partagée entre le SILA et les EPCI adhérents et s’appuie sur une logique de prévention qui vise à diminuer les tonnages apportés par les EPCI à SINERGIE (changements des comportements de consommation, augmentation de la collecte et du tri sélectif des déchets).

Les caractéristiques de SINERGIE à l’issue de sa modernisation

  •  Capacité de traitement :
    •  96 000 tonnes d’ordures ménagères et déchets assimilés,
    •  20 000 tonnes de boues des stations d’épuration,
  •  2 lignes d’incinération,
  •  2 fours d’une capacité de 6 tonnes de déchets et 1,25 tonne de boues par heure,
  •  2 chaudières à pression de vapeur de 48 bars, 380 °C,
  •  1 groupes turboalternateur à pression de vapeur de 48 bars,
  •  traitement sec des fumées (métaux, poussières, acides, dioxyde de soufre, oxydes d’azote, dioxines, furanes…).

Les avantages :

  •  Remise à neuf des installations,
  •  Diminution des émissions des gaz à effet de serre,
  •  Augmentation de la valorisation énergétique de SINERGIE (performance énergétique de 80 % qui fera de l’usine une unité de valorisation au sens réglementaire),
  •  Amélioration des performances pour plus de fiabilité, de valorisation et d’économie des ressources,
  •  Amélioration des conditions de travail et de sécurité pour le personnel,
  •  Maitrise de l’augmentation de la TGAP à laquelle est soumise l’activité d’incinération des déchets.

Réglementation

Le traitement des déchets ménagers assuré par l’usine SINERGIE est encadré par plusieurs textes nationaux et européens qui concernent l’obligation d’élimination des déchets produits par les habitants d’un territoire, la réduction des déchets à la source ou le respect des normes de rejets par les usines.

La réglementation locale

L’usine SINERGIE est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE), soumise à un arrêté d’autorisation d’exploiter délivré par la Préfecture de la Haute-Savoie (arrêté en vigueur du 21 août 2023 complété le 18 octobre 2023).

Dans ce cadre, l’usine fait l’objet d’un suivi environnemental régulier par les services de l’État. La Commission de Suivi de Site (CSS) de SINERGIE permet la transparence et l’information du public, en particulier en direction des communes, des riverains de l’usine, des usagers et des associations environnementales.

La réglementation française

Loi du 15 juillet 1975
Les communes ont l’obligation de prendre en charge la collecte et l’élimination des déchets ménagers produits par les habitants de leurs territoires. Elles peuvent transférer cette mission à un EPCI auquel elles adhèrent.
Les dépôts sauvages sont interdits et le recyclage est encouragé.
Le principe du pollueur-payeur est également instauré : les usagers (ménages, entreprises) qui produisent ces déchets doivent financer leur collecte et leur traitement.

Loi du 13 juillet 1992
Relative à la modernisation de la gestion des déchets, cette loi renforce celle de 1975. Elle vise à réduire la quantité de déchets produits et introduit le principe de proximité : les transports de déchets doivent être limités afin d’être traités en priorité au niveau local.
Cette loi limite la mise en décharge aux seuls déchets ultimes à partir de 2002.

Les lois I et II du Grenelle de l’environnement (2009-2012)
De multiples objectifs ont été fixés par le Grenelle de l’environnement, tels que :

  • la réduction des tonnages d’ordures ménagères produits par habitants de 7 % entre 2010 et 2015,
  • l’augmentation du taux de recyclage des déchets organiques de 35 % en 2012 à 45 % en 2015,
  • la progression du recyclage des déchets ménagers,
  • le développement des filières de gestion des déchets spécifiques (déchets dangereux des ménages par exemple).

Une taxe sur les installations de stockage et d’incinération est également instaurée : la TGAP. Cette taxe est dégressive en fonction de critères environnementaux et énergétiques (quantité d’oxydes d’azote rejetés, certification ISO 50 001 et performance énergétique des installations).

La loi de la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) (2015)

Cette loi vise à préparer « l’après pétrole » et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable face aux enjeux d’approvisionnement en énergie, aux impératifs de la protection de l’environnement et au dérèglement climatique.

Cette loi fixe des objectifs à moyen et court termes comme :

  • réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et les diviser par quatre entre 1990 et 2050,
  • réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 en visant un objectif intermédiaire de 20 % en 2030,
  • réduire la consommation énergétique primaires d’énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012,
  • réduire de 50 % la quantité de déchets mis en décharge à l’horizon 2025 et découpler progressivement la croissance économique et la consommation des matières premières.

La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (2020)

Cette loi entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. Elle se décline en 5 grands axes :

  • sortir du plastique jetable : remplacer la vaisselle jetable de la restauration rapide par de la vaisselle réutilisable, favoriser le vrac pour réduire les emballages,…
  • mieux informer les consommateurs : rendre le tri plus efficace en harmonisant les consignes et logo, communiquer au consommateur l’équivalent de sa consommation internet et mobile en gaz à effet de serre,…
  • lutter contre le gaspillage et développer le réemploi solidaire : interdire l’élimination des invendus non-alimentaires, lutter contre le gaspillage alimentaires, valoriser les biodéchets (déchets de cuisine), créer des fonds pour le réemploi, permettre la vente de médicaments à l’unité, stopper l’impression systématique des tickets de caisse, généraliser les poubelles de tri des emballages dans l’espace public,
  • agir contre l’obsolescence programmée : appliquer un indice de réparabilité, tendre vers un indice de durabilité, faciliter la réparation et favoriser l’utilisation de pièces détachées issues de l’économie circulaire, améliorer l’information sur le maintien de la compatibilité logicielle, création d’un bonus réparation
  • mieux produire : étendre la responsabilité des industriels dans la gestion de leurs déchets en créant de nouvelles filières de Responsabilité Elargie du Producteur ( produits du tabac, jouets, articles de sport et loisir, articles de bricolage et jardin,…

La réglementation européenne

La directive déchets du 19 novembre 2008
Elle fixe de nouveaux objectifs de recyclage que les États membres devront atteindre d’ici 2020 (50 % de recyclage pour les déchets ménagers et assimilés) et fixe les priorités en matière de gestion des déchets : prévention, réemploi, recyclage, incinération avec un certain seuil de rendement énergétique, mise en décharge.

 


Un traitement axé sur le développement durable

En complémentarité avec les autres filières de traitement et de valorisation des déchets, l’incinération des déchets ménagers à l’usine SINERGIE présente de nombreux avantages :

  • réduction des volumes de déchets de 70 % environ (pour 100 kg de déchets, il reste 24 kg de mâchefers, 5 kg de résidus inertes et 2 kg de ferrailles recyclables),
  • récupération et valorisation de l’énergie produite,
  • efficacité et rapidité du traitement,
  • traitement possible des déchets non recyclables,
  • récupération des métaux ferreux et non ferreux,
  • destruction des microbes, virus, germes infectieux.

L’incinération n’est pas un frein au développement du recyclage, du compostage et de la méthanisation des déchets mais constitue une filière à part entière pour les déchets non recyclés et non organiques.
En effet, la dernière étude menée par l’Ademe montre qu’au minimum 39 % des ordures ménagères résiduelles ou OMR (après tri) ne peuvent être ni recyclées, ni compostées, ni méthanisées.

Les seules techniques éprouvées à ce jour pour traiter ces OMR sont l’incinération et la mise en installation de stockage de déchets (appelée autrefois mise en décharge). Cette dernière filière est amenée à disparaître.

Par ailleurs, l’incinération est la source d’énergie thermique la moins émettrice en gaz à effet de serre.

 

Sources d’énergie thermique productrices de CO2 © Livre blanc de l’incinération, SVDU
Sources d’énergie thermique productrices de CO2 © Livre blanc de l’incinération, SVDU

 

L’incinération permet également de faire de la valorisation matière. Les mâchefers valorisables peuvent être réutilisés au niveau des travaux publics, en sous-couche routière par exemple.

Enfin, d’énormes progrès ont été réalisés au niveau des incinérateurs depuis les années 1990. Au regard des études menées auprès de la population habitant à proximité d’incinérateurs, il n’existe pas de risques sanitaires spécifiques pour ces riverains.

 

La protection de l’environnement

Usine Sinergie
Usine SINERGIE

Le SILA attache une importance toute particulière à la préservation de l’environnement et de la santé des personnes. De nombreuses actions de prévention sont mises en place au sein du site de SINERGIE qui fait l’objet d’une surveillance continue de la part le SILA et d’organismes agréés indépendants.

Depuis la création de l’usine SINERGIE en 1986, le SILA n’a eu de cesse de veiller à la protection de l’environnement et d’anticiper les réglementations en vigueur. Des améliorations régulières ont été apportées au sein de SINERGIE. Depuis 2001, les lignes d’incinération assurent un traitement complet des fumées (métaux, poussières, acides, dioxyde de soufre, oxydes d’azote, dioxines, furanes).

L’usine SINERGIE est en conformité avec l’arrêté préfectoral d’exploiter du 21 août 2023, complété le 18 octobre 2023.

Le fonctionnement des lignes d’incinération et du traitement des fumées fait l’objet d’une autosurveillance en continu. Des contrôles sont également réalisés par des sociétés agréées indépendantes et par les services de l’Etat.

Les analyses sur les rejets atmosphériques

La modernisation de l’usine SINERGIE a fait passer le traitement des fumées de type humide à un traitement de type sec. Ce nouveau traitement supprime :

  • le risque de légionnelle lié aux tours aéroréfrigérantes nécessaires au traitement humide des fumées,
  • les rejets aqueux.

Il permet aussi de réduire les émissions d’oxydes d’azote à moins de 80 mg / Nm3 (milligrammes par normo mètre cube).

Les mesures de surveillance sur les rejets à l’atmosphère

L’analyse des gaz en continu

Chaque ligne d’incinération est équipée d’un analyseur des gaz en continu. 13 paramètres, dont 8 polluants fixés par l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter, sont ainsi analysés 24h/24 et 7j/7. Si les polluants dépassent la norme fixée, le four peut être immédiatement stoppé.

L’échantillonnage des dioxines et furanes en semi-continu

Sur chaque ligne d’incinération, des analyseurs en ligne permettent de mesurer mensuellement la concentration en dioxines et furanes dans les rejets atmosphériques de SINERGIE.
La phase de prélèvement est réalisée par un organisme agréé et les analyses sont effectuées par un laboratoire certifié. Les résultats de ces mesures sont contrôlés par la DREAL.

Les mesures effectuées par un organisme agréé

Deux fois par an, un organisme agréé prélève et analyse la totalité des polluants, dont les dioxines et les furanes. Les méthodes de prélèvement et d’analyse sont fixées par arrêté préfectoral.

Consultez les indicateurs de performance environnementale de SINERGIE

Les mesures de surveillance sur la température de combustion des déchets

La température de combustion des déchets est comprise entre 850°C et 1 000°C. Cette température garantit la qualité de la combustion et des rejets dans l’atmosphère.
Si la température du four passe en-dessous de 850°, un brûleur permettant de maintenir la température de combustion au-delà de 850 °C démarre automatiquement.

Les mesures de surveillance de l’impact environnemental au voisinage de Sinergie

Un programme de surveillance a été mis en place afin d’évaluer l’impact de SINERGIE sur l’environnement et plus particulièrement la chaîne alimentaire.

Analyses environnementales au voisinage de Sinergie © Marc VINDRET
Analyses environnementales au voisinage de SINERGIE © Marc VINDRET

Ce programme concerne les dioxines, furanes, PCB de type dioxines ainsi que 13 métaux lourds. Les analyses portent sur le lait de vache, les légumes, les lichens, les sols et les retombées atmosphériques. Des points de collecte des données sont positionnés dans des zones potentiellement soumises à l’influence de SINERGIE et dans des zones témoins selon une étude de dispersion qui porte notamment sur les vents dominants du secteur.

Les actions de prévention

La certification ISO 14001:2015 et ISO 50001:2011

L’usine de valorisation énergétique SINERGIE, le bâtiment de réception des DNDAE, la plateforme provisoire de stockage et de traitement des mâchefers, le quai de transfert des déchets de verre et résidus de balayage des collectivités, le pesage et le réseau de chaleur sont certifiés ISO 14001:2015 et ISO 50001:2011.

Par la mise en place d’actions concrètes, l’objectif est d’améliorer de façon continue la performance environnementale et énergétique des installations.

La prévention de la pollution des eaux souterraines

La qualité des eaux souterraines au voisinage de SINERGIE est contrôlée par un réseau de quatre piézomètres (deux en amont, deux en aval). Le positionnement de ces ouvrages a été déterminé par une étude hydrogéologique.

L’information du public

Le SILA s’engage à la transparence et la communication des informations au public, à travers son site internet notamment.

Sous l’égide de la Préfecture, une Commission de Suivi du Site (CSS) de SINERGIE est organisée régulièrement. Elle constitue un cadre d’échange, permet d’assurer le suivi de l’activité de traitement des déchets et vise à promouvoir l’information du public.

Elle est constituée de 5 collèges :

  • services de l’État,
  • élus des collectivités et EPCI concernés,
  • exploitant de l’installation (le SILA),
  • salariés de l’installation (agents du SILA),
  • association de protection de l’environnement (FNE).

Sommaire