Herbiers immergés
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Depuis 1966, le SILA suit et préserve la qualité de l’écosystème du lac d’Annecy en collaboration étroite avec le laboratoire de Thonon-les-Bains de l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE).

 

 

Découvrez les actions en faveur de la préservation du lac et de la biodiversité :


 

Restauration des roselières
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Roselières clairsemées frappées par la houle © Damien ZANELLA / SILA

Les roselières aquatiques et les herbiers immergés du lac d’Annecy présentent un intérêt écologique fort. Afin de les préserver et de favoriser leur développement, le SILA a lancé un ambitieux programme de restauration de ces formations végétales.

Au cours du 20e siècle, les roselières aquatiques du lac d’Annecy ont fortement régressé, passant d’une centaine à une dizaine d’hectares.

Un diagnostic écologique complet, mené en 2007 par le SILA, a permis de connaître précisément leur état et d’identifier les principales causes de leur recul. Les roselières ont surtout été fragilisées par la construction d’aménagements (ports, pontons) et la stabilisation du plan d’eau depuis 1965, date d’installation des vannes sur le canal du Thiou (principal exutoire du lac).

 

Une forte utilité écologique

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Foulque nichant dans les roselières © Damien ZANELLA / SILA

Les roselières aquatiques jouent un rôle notable dans la préservation et l’amélioration de la qualité de l’eau du lac puisqu’elles participent à son épuration.

Elles constituent des habitats pour la faune (poissons, amphibiens, insectes, oiseaux…) en les protégeant des prédateurs et en servant de lieu de nidification. Elles présentent également un intérêt paysager certain et contribuent à éviter l’érosion des berges.

Face à cette réalité, le SILA a décidé d’engager une réflexion pour restaurer ces roselières, en y associant élus, usagers et scientifiques, dans le cadre de la gouvernance partagée du lac.
Trois axes d’amélioration ont été définis.

 

Un programme de restauration ambitieux

Mise en place de palissades pour protéger les roselières - JPG - 536 Ko
Mise en place de palissades pour protéger les roselières

Ce travail de concertation a permis d’aboutir à la mise en œuvre, entre 2012 et 2015, d’une première phase de travaux axée autour de différentes techniques de génie écologique telles que :

  • la plantation de végétaux,
  • la création de palissades de protection contre la houle et les objets flottants (bois morts).

 

 

 

Ces actions, menées en collaboration avec l’Institut d’enseignement ISETA et la Compagnie Nationale du Rhône, concernaient trois zones pilotes : le Bout du Lac à Doussard, ainsi que le marais de l’Enfer et le sentier des roselières à Saint-Jorioz.

Une seconde tranche de travaux a débuté en 2021. En complément des trois sites pilotes précédemment cités et au sein desquels des actions se poursuivront, le site des Avollions sur la commune de Sevrier est également concerné.

Le programme de restauration des roselières en images

Une réglementation adaptée

Le second axe d’amélioration a été mis en œuvre par les services de l’État, et a consisté à actualiser la réglementation relative aux roselières et aux espaces littoraux, qui présentait certaines lacunes et hétérogénéité entre les différents secteurs.

Ainsi, ont été adoptés en 2015 :

Le règlement particulier de police de la navigation (RPP), repris lui aussi en 2015, a renforcé également les mesures de préservation, avec notamment une interdiction d’accès aux embarcations et à tous les usages à moins de 50 mètres du front des roselières.

Une gestion du niveau du lac repensée

En parallèle de ces actions et en concertation avec l’État, le SILA a lancé une réflexion sur la gestion du niveau du lac, troisième axe d’amélioration identifié par le constat scientifique. Une accentuation du marnage actuel permettrait de favoriser le développement des roselières. La concertation avec les communes riveraines du lac et l’ensemble des usagers du lac a été conduite entre 2011 et 2014, afin de concilier intérêt écologique et contraintes socio-économiques.

En 2018, à la suite de l’épisode de sécheresse et de la baisse historique et naturelle du niveau du lac d’Annecy (-80 cm), un certain nombre d’usagers du lac ont par ailleurs exprimé le souhait de limiter l’étiage sur la période de juillet et août, qui concentre les activités économiques et touristiques, en conservant de façon préventive, avant l’été, un niveau un peu plus haut que de coutume.

Cet événement a engendré une baisse du niveau du lac nettement supérieure à celle préconisée pour le marnage écologique, visé à l’étude de 2014, levant ainsi les inquiétudes qui pouvaient subsister (aspect visuel, odeur, perte d’attractivité…).

Ainsi, afin d’anticiper les changements climatiques tout en améliorant les conditions environnementales pour les roselières et les espaces littoraux, l’État a mis en place depuis 2019 un marnage expérimental, basé majoritairement sur l’étude et les préconisations concertées du SILA.

Jusqu’à présent, le niveau du lac d’Annecy était géré de façon à garder une stabilité autour d’une cote de référence, la cote « 0,80 », mesurée à l’échelle de lecture du Pont de la Halle à Annecy. Le calendrier de marnage expérimental introduit 2 autres niveaux à différentes périodes de l’année.

Marnage régulation lac - JPG - 536 Ko

Par rapport aux cotes visées, le marnage volontaire permettra ainsi de retrouver une amplitude de 30 cm, redonnant un fonctionnement plus naturel à la régulation du niveau du lac d’Annecy. Un bilan sera réalisé fin 2020 sur le plan technique, et sur les impacts socio-économiques. Cette évaluation permettra d’envisager la pérennisation de la mesure.

Par rapport aux bénéfices environnementaux, notamment pour les roselières, ce n’est qu’après plusieurs années de mise en œuvre et de répétition que les effets pourront être perceptibles, compte tenu de l’inertie des formations végétales, et de décennies de stabilité de niveau. Les roselières du lac d’Annecy bénéficient d’un suivi scientifique exhaustif réalisé tous les 6 ans environ par le SILA, qui permettra de mesurer les évolutions à long terme.

Les bons gestes pour préserver les roselières :

  • ne pas pénétrer à pied ou avec une embarcation dans les roselières,
  • depuis une embarcation, respecter la distance de protection réglementaire par rapport au front des roselières (50 m),
  • ne pas couper ou dégrader la végétation lacustre.

En savoir plus

Mouillages écologiques

Le SILA encourage la mise en place de mouillages écologiques qui permettent de protéger de manière durable les fonds du lac d’Annecy et en particulier la végétation subaquatique.

En collaboration avec l’État, propriétaire du lac, le SILA a lancé dès 2009 une réflexion sur la création de mouillages écologiques en milieu lacustre. Il s’agit d’une première mondiale car ces mouillages n’existaient qu’en milieu marin et devaient être adaptés aux spécificités d’un plan d’eau.

Une végétation et une faune aquatiques mieux préservées

La richesse et l'importance écologique des herbiers immergés - JPEG - 486 ko
La richesse et l’importance écologique des herbiers immergés © Rémi MASSON

Le mouillage écologique permet de préserver les herbiers immergés dans le lac d’Annecy car il évite que le lien (chaîne, corde) reliant le bateau au corps mort posé au fond du lac ne détruise la végétation située aux alentours.

Les herbiers abritent une faune riche et diversifiée indispensable à la chaîne alimentaire du lac. Ils constituent des zones d’alimentation, de nurserie et d’abri contre les prédateurs.

Le lac d’Annecy compte plus de 1 200 mouillages, auxquels il faut ajouter ceux présents dans les ports.

 

 

Une aide pour les propriétaires de mouillages

Afin de favoriser l’installation de ces mouillages écologiques au lac d’Annecy, le SILA a réalisé un guide technique à l’attention des propriétaires d’embarcations.

Ce guide est le résultat de la concertation mise en place dans le cadre de la gouvernance partagée du lac, qui réunit services de l’État, élus, usagers du lac et scientifiques. Il a bénéficié du soutien financier du Conseil départemental de la Haute-Savoie et de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

Une expérimentation en cours sur le lac

Le SILA a assuré la mise en place de trois mouillages écologiques à titre expérimental au cours de l’année 2013. Ces mouillages ont été positionnés sur des lieux sensibles, en particulier sur les sites de plongée. Ils sont situés en face de Chavoires à Veyrier-du-Lac, du Roc de Chère à Talloires et de Beaurivage à Sevrier.

Le suivi de la végétation subaquatique environnante mis en place permettra d’évaluer les effets bénéfiques de ces installations.

Les bonnes pratiques

  • Avant d’installer tout système de mouillage, il est nécessaire d’obtenir une autorisation des services de l’État (Direction Départementale des Territoires).
  • Une fois l’autorisation obtenue, préférer l’installation d’un mouillage écologique moins impactant pour l’environnement.
  • Faire appel à un professionnel pour l’installation du mouillage écologique afin d’assurer la sécurité des biens, des personnes et de l’environnement.
Espèces exotiques envahissantes - halte à la moule quagga

Un danger pour le lac d’Annecy

Introduites de manière naturelle ou accidentelle par les activités nautiques, notamment lors des déplacements d’un milieu à un autre (mer, lac, rivière…), les espèces exotiques indésirables présentent des risques considérables pour l’environnement, notamment en portant atteinte à la biodiversité et à l’équilibre de l’écosystème lacustre. Dans de très rares cas, ces organismes peuvent également occasionner des problèmes sanitaires. Dans ce milieu où leurs prédateurs ne sont pas installés, la propagation de ces espèces évolue rapidement et devient difficilement contrôlable. À ce titre, le SILA a souhaité mobiliser l’ensemble des usagers en possession de construction flottante sur la nécessité d’agir afin de ralentir la dissémination de ces espèces exotiques indésirables.

Depuis son apparition dans les lacs voisins (Léman, Bourget), la moule quagga représente un risque pour le lac d’Annecy ! Votre vigilance peut empêcher une expansion rapide. En plus des déséquilibres écologiques, son développement dans les canalisations et stations de pompage d’eau potable peut occasionner des dégâts très importants, chiffrés à plusieurs millions d’euros pour le cas du Lac de Constance.

 

Diaporama d’information :

En savoir plus sur les caractéristiques et dangers de la moule quagga

 

Les bonnes pratiques à adopter avant une mise à l’eau

Les modalités de mise à l’eau sont régies par l’article 2.10.3 du règlement particulier de police de la navigation du lac d’Annecy (RPP), et leur respect présente un caractère obligatoire.

Par le biais d’une communication ciblée (flyer), le SILA et la Direction Départementale des Territoires (DDT) ont souhaité sensibiliser et rappeler aux usagers les bonnes pratiques à adopter avant et après la mise à l’eau de leur embarcation, qu’elle soit motorisée ou non, ainsi que pour le matériel nautique en contact avec l’eau (paddle, planches, matériel de pêche, de plongée, etc.). Cela consiste à l’inspection, à la vidange des espaces où l’eau peut stagner et au nettoyage des surfaces en contact avec le lac, afin de retirer les plantes, la boue, les débris divers et les organismes aquatiques visibles.

Kit de communication :

Flyer à destination des plaisanciers et pêcheurs

Flyer à destination des clubs nautiques organisant des évènements sur le lac d’Annecy

Flyer à destination des usagers de canoé-kayak/paddle/matériel de plongée

Panneau de sensibilisation sur les mises à l’eau

 

Le SILA rappelle que les déchets doivent être jetés dans une poubelle, et que les eaux ne doivent pas être déversées dans les fossés ou dans les grilles de réseaux d’eaux pluviales : le récepteur final étant le lac ! Privilégiez pour cela les surfaces enherbées, le plus loin possible des bords du lac.

 

Carte des station de lavage au tour du lac d’Annecy

liste des stations de lavage

 

Lutte contre la dermatite cercarienne (puce de canard)

Comme la plupart les plans d’eau douce de la planète, le lac d’Annecy est concerné par la dermatite cercarienne (improprement appelée « puce du canard »). Cette affection, considérée comme bénigne, peut provoquer des démangeaisons chez les baigneurs touchés.

Qu’est-ce que la dermatite cercarienne ?

Il s’agit d’une affection considérée comme bénigne due à un petit organisme aquatique, la cercaire, invisible à l’œil nu. Cette cercaire peut pénétrer dans la peau des baigneurs avant d’y mourir. Des boutons accompagnés de démangeaisons sont alors susceptibles d’apparaître chez certains baigneurs (réaction allergique).

Pour se développer, le parasite doit infester obligatoirement un mollusque aquatique (hôte intermédiaire), puis un oiseau aquatique (hôte définitif). Sur le lac d’Annecy, ce sont surtout les limnées (escargots aquatiques) et les canards colverts qui sont concernés.

Lorsque l’organisme aquatique (appelé cercaire à ce stade de développement) quitte le mollusque, il peut accidentellement se tromper de cible et toucher un baigneur au lieu d’un canard.

Pour une bonne connaissance de ce phénomène, le SILA s’appuie sur les travaux de l’université de Reims et du Muséum d’histoire naturelle.

Le cycle de l’organisme aquatique responsable des démangeaisons

Schéma du cycle de la dermatite cercarienne © SILA

Les précautions à prendre

Ne donnez pas à manger aux canards, car cela favorise leur sédentarité et donc leur contamination.

Vous pouvez également adopter quelques gestes pour limiter les risques de dermatite :

  • séchez vous vigoureusement en sortant de l’eau,
  • évitez les baignades prolongées en eau peu profonde.

En cas de symptôme (boutons, démangeaisons), consultez un pharmacien ou un médecin afin d’obtenir un traitement adéquat (crème apaisante notamment).

La lutte contre la dermatite cercarienne

Engin amphibie chargé de détruire les mollusques au fond du lac © Laura RENAUD / SILA

Un plan de lutte contre la dermatite a montré son efficacité. Alors qu’on dénombrait plusieurs centaines de baigneurs touchés par jour et par plage au début des années 2 000, on compte aujourd’hui quelques dizaines de cas par an. Ce plan de lutte prend plusieurs formes :

  • La réduction du nombre de mollusques aquatiques
    Le SILA entreprend chaque année des campagnes de destruction des mollusques (limnées) sur les plages concernées, en faisant intervenir un engin amphibie chargé de les écraser au moyen d’une herse. Le suivi effectué en collaboration avec le club de plongée la Coulée Douce montre que les densités de mollusques sont réduites de 80 % à 90 % après intervention.
  • La régulation des populations de canards
    Les canards colverts étant particulièrement infectés par la cercaire en raison de leur sédentarité, leur population est contrôlée, en concertation avec l’État, les sociétés de chasse et la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
Pêche encadrée et suivi des poissons du lac

La Commission consultative pour la pêche au lac d’Annecy est l’instance d’information et de discussion en matière de gestion et de réglementation. Présidée par le Préfet de la Haute-Savoie ou son représentant, elle réunit l’ensemble des acteurs impliqués dans la pêche et l’environnement du lac d’Annecy, dont le SILA.

La ressource piscicole du lac d’Annecy est exploitée aujourd’hui par deux pêcheurs professionnels, et environ 1 000 pêcheurs amateurs en bateau, auxquels s’ajoutent les pratiquants amateurs depuis le bord.

Entre 2005 et 2010, à la suite de la baisse notable des captures notamment de féras, une expertise indépendante de la pêche des salmonidés a été conduite.

Féras © Rémi Masson
Féras © Rémi Masson

Le comité d’experts a formulé des recommandations de gestion, pour la plupart mises en œuvre dès 2011, afin de diminuer globalement la pression de pêche :

  • passage de quatre à deux licences pour la pêche professionnelle,
  • diminution des quotas pour les pêcheurs amateurs,
  • évolution des tailles légales de capture, etc.

 

 

Pêcheurs amateurs © Damien ZANELLA / SILA

La pérennisation d’un suivi halieutique figurait également parmi les préconisations des experts, avec pour objectifs de connaître précisément les caractéristiques des ressources exploitées, d’évaluer la gestion et de prévenir tout risque de surexploitation.

Depuis 2015, la DDT (Direction Départementale des Territoires) et le SILA ont mis en œuvre et financent chacun à hauteur de 50 % ce suivi halieutique du lac d’Annecy.

La mise en œuvre en est confiée à l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), avec l’appui des pêcheurs amateurs et professionnels pour la collecte des échantillons. Elle permet de suivre un certain nombre d’indicateurs standardisés pour évaluer la gestion, et anticiper toute évolution au sein des stocks capturés.


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